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  • Une leçon de peinture avec Jean- Claude Gérodez

    Vous croisant lors d’un de vos ateliers , j’ai pu assister « à chaud » à une leçon de peinture, conviviale mais néanmoins studieuse, et vous ai proposé de relater nos échanges au travers de cette interview. Pierre Raffanel : Tout d’abord, merci pour votre disponibilité et votre accueil bienveillant. Dans votre ouvrage « La leçon de peinture » vous nous dites qu’il s’adresse à des « amateurs éclairés », curieux d’approcher le « beau métier » ? Qu’en est-il ? JcG : La grande affaire de mon parcours se résume en deux versants : mon travail individuel d’artiste peintre et graveur tout d’abord puis le rapport aux ateliers, l’envie de transmettre et de partager mon savoir et mon vécu…l’art comme aventure et comme « métier »… PR : quid de l’enseignement artistique ouvert au plus grand nombre ? JcG : Notre civilisation des loisirs qui se targue depuis nombre d’années de surconsommations diverses, de divertissements factices a engendré des activités culturelles multiformes démocratiques et nécessaires : « le tout est possible pour tout le monde » ! Mais pour que toutes les démarches soient défendables, elles doivent être exigeantes, humbles, et connaître les éléments fondamentaux des techniques du dessin et de la peinture : dans l’idée de monstration, c’est la moindre des politesses ! Au cours des ateliers une solidité de pensée se forge, authentique, un réel travail de recherches, d’études en lien direct avec l’histoire de l’art. PR : faut-il être artiste pour enseigner efficacement ? JcG : je crois que les grands artistes ne sont pas et n’ont pas toujours été de grands pédagogues, et inversement des artistes de moindre talent peuvent être d’excellents enseignants. L’artiste-professeur, pour être authentique dans sa démarche, doit être immergé dans « l’aventure » au quotidien : physiquement, moralement, spirituellement proche des histoires de l’art planétaire. PR : inversement, serait-il possible d’enseigner sans pratiquer la peinture ? JcG : pas à ma connaissance. Le transmetteur a souvent une « personnalité », une authenticité, une générosité; et fondamentalement place l’art au sommet de la pyramide. Tant que nous n’aurons pas saisi que dans l’éducatif, l’Art sous toutes ses formes n’est pas la périphérie mais le centre de nos préoccupations éducatives, alors on n’aura rien changé de nos systèmes sociaux, politiques et existentiels ! PR : quelles sont les premières notions que vous transmettez à vos élèves ? JcG : Pour mon enseignement, je propose des exercices divers que nous corrigeons ensemble par de nombreuses analyses partagées. L’apprentissage artistique est avant tout un dépassement de soi, une manière de laisser paraître une sensibilité fine pour la recherche de son propre langage. Solidité technique et réalisation de sa propre vision de la peinture. PR : quelle est le rôle de la matière dans l’apprentissage ? JcG : essentielle et fondamentale. La clé de la technique en peinture est de transmuter la matière picturale, le pigment en pure poétique. La peinture commence lorsque l’image s’efface. Or la problématique aujourd’hui, est que l’on fabrique des images, alors que nous pourrions probablement accomplir une diète salutaire ! L’image est un leurre puisque tout se joue dans la vibration de la matière picturale. PR : est-il indispensable que l’élève se confronte à un maximum de techniques : graphite, fusain, encre, lavis, gouache, pastel sec et à l’huile, peinture à l’huile et acrylique ? JcG : oui car tout artiste a et doit avoir une palette extrêmement étendue. Pourquoi ? Parce qu’un matériau, un pigment vont tellement faire signe et vont engager une ouverture le plus souvent, insoupçonnée… PR : quelle place donnez-vous au vide dans l’art et quels sont les notions fondamentales de l’apprentissage ? JcG : aussi importante qu’est le silence en musique. Ce vide qui provoque cette curiosité, cette lucidité de ce qu’est un espace à peindre c’est-à-dire ce travail idéal entre les pleins et les vides qui va rythmer la structure d’une toile. Ensuite se jouent les éléments clés : l’espace, le trait, les lignes, les rythmes, le mouvement, la lumière, la couleur … PR : vous semblez très attaché à donner une dimension poétique à la peinture ? JcG : oui car l’artiste a une responsabilité sociale que l’on pourrait qualifier de poético-politique, cela me paraît fondamental « d’habiter le monde en poète ». PR : le déroulé de chacune de vos séances est-il toujours identique ? JcG : oui et non. Cela dépend des ateliers, des participants. Le fondement est le même : une exigence technique. Durant une séance je fais des propositions de temps plus ou moins longs par des croquis rapides, des études d’une heure ou deux, des explorations de techniques mixtes, de modelage de la terre, de gravure…La structure de fond reste la même et peut, en fonction de ce qui se déroule dans leur travail, évoluer et se moduler. PR : l’art oscille entre représentation du réel et pensée abstraite, quelle est votre méthode pour guider l’élève dans ses choix ? JcG : pour la dite réalité, nous avons en atelier le goût absolu et constant de l’observation du monde, d’un portrait, d’une nature morte, d’un paysage « sur le motif »… Comme disait Goethe : « On ne voit bien que ce que l’on a dessiné ». Il faut apprendre à voir et non regarder. Une peinture repose sur une architecture solide, une conception alliant géométrie et érotisme. On travaille à développer notre imagination. Nous nous appuyons sur toute la littérature, ouvrages importants d’historiens d’art comme Daniel Arrasse par exemple… Pour ce qui est de l’abstraction, il n’y pas de clivage avec la figuration : chez Nicolas Poussin, figuratif, résonne néanmoins la pensée abstraite... Chez Poliakoff, non- figuratif se tient la figuration parce qu’il emploie des matériaux, une toile qui sont figuratifs ! Je préfère le terme de peinture non figurative pour désigner l’abstraction. PR : pourquoi le « nu » est-il si formateur ? JcG : parce que ça s’adresse à ce que nous sommes : le corps. Les artistes ont manipulé le corps humain jusqu’à en donner une vague apparence, creusant dans nos réalités physiques, nos esthétismes. La beauté existe dans des modèles très différents, de tous âges. PR : une connaissance de l’histoire de l’art et de ces divers courants artistiques sont-ils des passages obligés pour l’apprentissage ? JcG : indispensable. PR : peindre semble plutôt un acte solitaire. Pour autant, l’atelier est-il un espace de partage et de transmission ? JcG : oui, l’atelier est une chance inouïe de partager toutes nos différences, nos diverses conceptions. Mon rôle est d’accompagner l’élève dans toutes les directions. PR : l’apprentissage de la peinture permet-il de nous « grandir humainement » ? JcG : chaque démarche artistique nous permet d'être plus haut avec nous-mêmes et par conséquent plus juste avec les autres, plus accueillants plus authentiques. Chaque démarche artistique nous élève, plus curieux du mondes et des autres. C'est une nourriture indispensable et une fête de l'esprit. (chronique de Pierre Raffanel dans la revue Post'Art 10 - juin 2023) Séance atelier au Musée du Louvre (cour Marly - aile Richelieu) avec Jean Claude Gérodez en plein échange avec ses élèves pour une analyse partagée d’un croquis « sur le motif » © 2023 Pierre Raffanel

  • La céramiste Yolande MICHELON in situ

    L' artiste Yolande Michelon en interview avec Pierre Raffanel ©2023 Photo Marie Bueno À peine arrivés dans cette charmante campagne icaunaise, nous sommes plongés illico dans les effluves de vernis et de térébenthine de l’atelier de Yolande et par l’enthousiasme contagieux de cette artiste. Il y a presque 25 ans, Yolande est tombée « en amour » de la laque. Découverte au détour d’une promenade à Prémery dans la Nièvre, elle visite une exposition dans des anciens abattoirs, elle y découvre des paravents magnifiques : la laque fût une révélation quasi-instantanée ! Dès la semaine qui suivit, elle s’inscrivit aux cours de Lièn, laqueuse et n’eût de cesse depuis, que d’apprendre ce savoir-faire ancestral. L’apprentissage fût long et ce n’est qu’après plusieurs années de pratique qu’elle commença à maîtriser les techniques et procédés de la laque. Mais revenons, au début de son histoire : elle naît à Paris, son père est alors menuisier-ébéniste mais sa mère souhaitant ouvrir un commerce, la famille déménage à Auxerre où Yolande y poursuivra ses études. Adolescente, elle se rêve décoratrice d’intérieur, mais son père de souche stéphanoise ne veut pas qu’elle aille à Paris pour ses études. Elle se fait alors embaucher au standard PTT. S’ensuivra une belle carrière à la Poste : dactylo à la Direction, puis secrétaire au service des Ressources Humaines. Ensuite, une antenne de documentation est créée, elle y organise les concours de facteurs et les recrutements, qui à l’époque étaient massifs ! Par la suite on lui proposera le poste de rédactrice du journal local postal Jourpost et deviendra responsable de communication. Son apprentissage artistique se fera pendant ses années « postales »,  durant ses loisirs ; au début dans son garage puis viendra la construction de son atelier, attenant à sa maison. À ses débuts, les matériaux indispensables à la fabrication de ses laques étant onéreux, Yolande pratique la porcelaine. Elle peint également des dessins sur bois, à base de caséine sur des armoires normandes… Son inspiration, elle la puise dans son quotidien, elle est insatiable, fait feu de tout bois : vue de Paris par satellite, des aurores boréales, des yeux comme motifs pour une exposition dans une clinique ophtalmologique en Allemagne, des miroirs, des bouts d’ardoise… Rien n’est aléatoire dans sa créativité : un dessin, un calque prédéterminent la composition de ses laques souvent abstraites… La discipline de la laque est complexe par la diversité des supports utilisés (bois, fer, terre…), par les diverses techniques à maîtriser (savants dosages de mélange de vernis et térébenthine ou de pigments broyés de couleurs et blanc de Meudon…) et par les nombreuses étapes successives. Beaucoup d’abnégation et « d’huile de coude » sont également indispensables : plusieurs couches successives de couleurs plus ou moins épaisses, de ponçages, de lustrages sont nécessaires pour l’obtention du résultat escompté : un aspect lisse et agréable au toucher. Ces divers étapes, maintes fois répétées pour retrouver la trace du décor composée en amont, et entrecoupées de temps de séchage vont révéler brillance, profondeur de l’œuvre ! Ses réalisations requièrent de la patience, une grande habilité manuelle, un goût du bricolage, mais aussi le sens de la débrouille : elle récupère de-ci de-là, un maximum de choses, d’objets, de cailloux… et les transforme au service de sa créativité – écolo avant l’heure d’une certaine façon. Yolande est intarissable sur les techniques de ce savoir-faire, à la fois ancestral depuis les premières utilisations en Chine, 1000 ans avant J-C et moderne par l’émergence au fil des décennies d’un style occidental qui ne cesse d’évoluer (exemple de la période Art Déco). La technique de la laque offre un terrain d’expérimentation presque sans limite : métallisation de feuilles d’or, d’argent, de cuivre, d’aventurine ou poudre de métal ; incrustation de matériaux très fins (coquilles d’œuf, nacre) ou très épais (écaille, ivoire) et de décors avec l’inclusion et accumulation de couleurs. Enfin vous l’avez compris, le travail de la laque nécessite passion et longueur de temps. Alors n’hésitez pas à prendre un peu du vôtre pour visiter au gré de vos humeurs le LACtelier de la « sémillante »  Yolande Michelon ou de plonger votre regard dans une de ces laques au détour d’une exposition. (chronique de Pierre Raffanel dans la revue Post'Art 11 - décembre 2023) "Rivière nacrée" Céramique de Yolande Michelon ©2023 Photo Pierre Raffanel

  • Interview de Xavier CARRèRE, sculpteur et plasticien

    Xavier CARRèRE dans son atelier show-room ©2023 Photo Pierre Raffanel Xavier Carrère nous a ouvert chaleureusement les portes (en « Herbes folles ») de ses ateliers nichés au cœur des Landes où nous avons pu découvrir son univers artistique – prolifique et élégant , son audacieux talent et sa sensibilité indéniable et peut-être même l’expression d’une certaine philosophie de vie ! Pierre Raffanel : Êtes-vous artiste verrier, souffleur de verre, sculpteur ? Xavier Carrère : Je dirais sculpteur et plasticien. J’ai réalisé essentiellement des pièces en verre mais j’ai beaucoup associé cette matière à d’autres matières (bois, bronze, béton, fer, pierre, acier...). Je n’ai pas voulu me nommer souffleur de verre car réducteur par rapport à mon travail, verrier c’est trop vaste, trop générique ! PR : J’ai cru lire que votre formation avait commencé avec votre oncle maternel ? Xavier : Oui pour le verre, avec Robert Pierini, lui-même formé à la verrerie de Biot près d’Antibes pour d’abord un travail sur un verre utilitaire (verres à pied, carafes), puis s’installant à son compte en 1980 il aura rapidement une recherche personnelle. À cette époque c’est le début des petits ateliers individuels en France, Allemagne, Europe. L’accès aux couleurs, aux acides était difficile ; il n’y avait que des industries de verre, les petites unités n’existaient pas. J’ai vu naître cette évolution. Mon oncle a commencé à imaginer des décors sur des vases, s’inspirant de la nature, de poissons, d’ailes de papillon… il a fait des recherches sur les oxydes métalliques, les couleurs et a réussi à imposer un style, une signature. PR : Avez-vous fréquenté une école d’art ? Xavier : Mon apprentissage « technique » s’est fait en assistant mon oncle : dosage d’une bonne quantité de verre au bon moment, à la bonne température. Cet apprentissage a bien duré 5 à 6 ans : répétition des gestes pour assurer une juste précision. En parallèle, avant de travailler le verre, dès mon plus jeune âge, j’ai toujours dessiné, peint, sculpté, avec une nécessité de s’exprimer au travers de l’art. Dès que j’ai eu un minimum de maîtrise, tous les soirs mon oncle me prêtait son atelier et seul, je m’essayais à créer mes premières pièces. Rapidement, mes réalisations ont été remarquées par des galeries et mes œuvres ont pu être exposées. La curiosité, mes observations de différentes techniques lors de mes voyages aux États-Unis, dans les pays de l’Est ont été essentielles à mon apprentissage ; elles m’ont ouvert des horizons. PR : Vous avez été formateur au sein de l’association ADAC à Paris ? Xavier : Oui pendant 3 ans, j’ai été responsable de l’atelier de verre soufflé et cela a été un formidable tremplin car à l’époque j’aurais voulu m’installer mais je n’avais pas les moyens financiers. Lors d’une Biennale internationale au musée Fernand Léger à Biot où j’avais été sélectionné, une rencontre avec le responsable de l’atelier de verre soufflé – chalumeau de l’ADAC m’a permis d’intégrer cette association. Ce fût une magnifique opportunité car, en dehors des cours d’initiation que je prodiguais, j’ai pu faire des recherches à l’atelier pendant les vacances scolaires. Ce fût une période d’intenses activités. J’organisais régulièrement des démonstrations de souffleurs de verre qui permettaient aux élèves d’observer le travail de ces artistes. J’ai pu inviter l’un des plus grands maîtres verriers Lino Tagliapietra, c’était la première fois qu’un artiste italien venait montrer ses techniques en France. PR : Pourquoi n’êtes-vous pas resté en région parisienne ou dans votre terre originelle le Var ? Xavier : Parce que j’ai préféré une région plus sereine, les Landes. À l’époque, le week-end je me baladais un peu, j’ai découvert Orthez lors de mes études de photographie et j’ai aimé l’espace, la tranquillité de cette région. Et malgré mon statut de chômeur suite à mon départ de Paris, j’ai été surpris par l’accueil très chaleureux à mon arrivée. C’est par l’entremise d’une amie rencontrée lors de mes études à l’école de photographie que je me suis installé à Soustons, j’ai loué un espace de 100m2 en plein centre-ville, j’ai récupéré quelques réalisations de collègues artistes et j’ai commencé en été une activité de galeriste. Puis j’ai trouvé un atelier perdu dans les bois de Soustons où j’ai exercé une activité de souffleur de verre, de performances qui attiraient des visiteurs pendant 2 à 3 ans. PR : Quand votre vocation a-t-elle pointé le bout de son nez ? Xavier : J’ai envie de dire presque à la naissance, j’ai eu ce besoin de m’exprimer par la matière. En revanche, je n’ai pas été doué pour les études, je m’ennuyais un peu, j’étais rêveur, un peu tricheur. N’étant pas très à l’aise avec les potes de mon âge, je préférais la fréquentation de personnes plus âgées comme certains de mes professeurs. PR : Pour vos sculptures en verre, la lumière est-elle essentielle ? Xavier : Pas toujours, j’ai fait des moulages de sculptures en verre pour faire des bronzes qui produisait un résultat très satisfaisant grâce au volume des formes polies, rondes. PR : Du coup vous n’êtes pas vraiment dans la quête d’une résultante de couleurs qui amènerait à un certaine luminosité, une transparence? Xavier : Tout à fait, c’est-à-dire que je me suis toujours méfié de la séduction que pouvait apporter le verre. Effectivement cette transparence nous attire mais je trouve cela trop réducteur. Une sculpture en béton par le biais du symbole qu’elle dégage, par ses formes peut tout autant nous séduire. C’est vrai que je peux être aussi attiré par le jeu des effets et prismes d’optique comme certains maîtres tels Yan Zoritchak mais c’est un autre registre. PR : Quelle est l’origine du mot Ovolite dont vous nommez certaines de vos créations ? Xavier : C’est un ami poète qui a trouvé l’idée, suite à une de mes installations d’alignement de 66 bulles de verre sur la grande plage de Biarritz en 1998. Ovo signifiant l’œuf et lite la pierre. Puis l’idée de les suspendre sur tes tiges métalliques m’est venu en observant les forêts de pin devant mon ancien atelier à Soustons.  Ces ovolites sont devenus une de mes signatures. PR : Avez-vous un processus d’inspiration ? Xavier : Je ne me suis jamais enfermé dans un processus déterminé. À partir du moment où je ne me fais plus plaisir, que je sens que je me copie, je passe à autre chose. Le grand plaisir dans la création est d’aller dans des territoires inconnus, de se surprendre soi-même, quitte à se tromper, à faire des erreurs et avoir des périodes d’errance pour mieux rebondir. PR : A ce propos, après une période où vos œuvres étaient inspirées par le thème du « Lien », votre dernière exposition « I love your imperfections » s’est nourrie du Kintsugi, cet art séculaire japonais qui consiste à réparer des objets cassés ? Xavier : C’est mon mariage en 1999 qui m’a inspiré le thème des « Liens », les liens plus ou moins tendus, les liens qui te laissent vivre,  les liens qui t’étouffent…qui m’a permis de faire interagir différentes matières pour la création de mes sculptures. Puis un divorce, des changements de vie, ces liens qui se cassent m’ont amené à la conclusion que ces liens existent à vie et qu’ils te sont intrinsèquement liés et qu’il faut les accepter. C’est là que je me suis intéressé au Kintsugi, cet art d’accepter ces fêlures, de réparer et sublimer ces échecs, en quelque sorte de résilience. PR : Quel est l’origine du Kintsugi  ? Xavier : Cet art japonais remonte au XVe siècle lorsque le chef de guerre japonais dénommé Ashkaga Yoshimasa cassa son bol fétiche lors de la cérémonie du thé. Il le renvoie alors en Chine pour le faire réparer, les artisans percent le bol et lui mettent des agrafes. Le résultat lui déplait et il met alors au point une technique avec des laques naturelles pour le restaurer : scotch, mise à l’abri de la lumière avec un certain taux d’humidité, puis une succession de séchages, ponçages et apposition de laques et la dernière étape saupoudrage d’or. le Kintsugi by Xavier CARRèRE ©2023 Photo Pierre Raffanel PR : Que ce soit en arrivant aux abords de votre atelier ou dans votre lumineux et spacieux showroom où nous sommes, j’ai pu admirer des créations grand format ? Xavier : Ce sont des pièces plutôt prévues pour des extérieurs. J’ai un assistant qui est un bon soudeur qui m’aide pour ces réalisations. PR : Votre atelier a hébergé une sorte de musée du verre ? Xavier : Dès que j’ai fait l’acquisition de ce lieu à Magescq, j’ai constitué une collection de collègues verriers. Suite au décès d’un ami artiste, j’ai voulu lui rendre hommage en lui créant un espace dédié puis est venu l’idée de raconter l’histoire et les évolutions du verre contemporain depuis les années 80 car j’ai eu la chance de voir la création du premier de verre soufflé en France à Dieulefit dans la Drome. J’ai demandé à chacun des verriers des ateliers disséminées sur le territoire de confier une de leurs créations et nous avons constitué une association. Cela a duré 5 ans ;  des estrades dans l’atelier, des démonstrations de verre soufflé, une partie pédagogique avec des scolaires, des curistes. Puis la gestion devenant trop contraignante, j’ai confié cette collection au Musée- Centre de verre de Carmaux. PR : J’ai pu contempler quelques-unes de vos créations chez les étoilés Coussau au Relais de la Poste, comment votre relation s’est-elle nouée ? Xavier : Très simplement. Dès mon arrivée dans les Landes, j’ai voulu louer leurs vitrines pour exposer mon travail, mais l’accueil que m’a réservé le chef doublement étoilé a été plus généreux. Ce fût le début d’une belle relation d’échanges mutuels qui perdure encore aujourd’hui. Je reconnais que d’avoir été adoubé par les Coussau m’a conféré et me confère une certaine notoriété. PR : Avez-vous eu des collaborations avec d’autres artistes ? Xavier : Oui, lors du Festival d’arts numériques « Collisions » en 2018 organisé par le Fablab l’Établi à Soustons. L'originalité du festival a reposé sur la constitution de binômes d'artistes régionaux issus d'un côté des arts numériques, de l'autre des arts plastiques s'engageant à mixer et confronter leurs disciplines et leurs démarches artistiques pour créer des œuvres originales hybrides. PR : Votre fils Iban (Jean en basque) crée des bijoux, lui avez-vous transmis votre passion artistique ? Xavier : Il a fait un cursus scolaire jusqu’au bac, a commencé des études de communication mais il a eu une révélation : « Je veux être bijoutier ». Il a suivi des cours à Hossegor avec Armand Varailhon, bijoutier à la retraite et s’est lancé dans l’aventure de la création de bijoux, avec pour inspiration les thèmes de l’océan, du surf et pour la fabrication, un ancrage très local. PR : Avez-vous d’autres projets ? Xavier : Rencontrer de nouvelles galeries qui accueilleraient mes sculptures d’extérieur. (chronique de Pierre Raffanel dans la revue Post'Art 11 - décembre 2023) Xavier CARRèRE dans son atelier ©2023 Photo Pierre Raffanel

  • Interview TV Patrol TFC news

    Un reportage sur les artistes philippins. Diffusion TV Patrol TFC news aux Philippines. Interviews du curateur Pierre Raffanel, de l'assistante curateur Marie Bueno et de l'artiste Djorella lors du 94 Salon national d'art contemporain au Bastille Design Center à Paris.

  • Le peintre Roger PENDARIÈS in situ

    Atmosphère d’atelier du peintre Roger Pendariès à Saint-Jean, près de Toulouse. Ce n’est pas sans un pincement au cœur que je me retrouve en ma terre natale à la rencontre de Roger Pendariès, authentique toulousain et peintre de la « couleur et du chant de la vie ». Son atelier se situe à l’écart de sa maison dans une vaste pelouse bordée de chênes et de parterres de fleurs. Ses débuts : son père qui pratique l’art en amateur l’encourage…à l’école il aime dessiner et se passionne également pour le sport, surtout la bicyclette. C’est le rugby qui lui permettra de rester à Toulouse après son service militaire, et une hernie discale qui stoppera net toute pratique sportive. En 1943, à 14 ans, après son certificat d’études il entre dans l’administration postale comme télégraphiste et se met à faire des croquis, des portraits à la gouache recopiant des cartes postales ! Ensuite c’est au « bureau-gare » où il travaille, dans les années 52-53 qu’il rencontre René Bonnefont qui lui transmet l’envie de peindre, lui permettra de connaître la Société Artistique et son responsable Edmond Sahuguède. Plus tard les encouragements répétés de Gaston Penavayre et un esprit d’émulation avec les peintres Joseph Mistou, Darcourt, Nougaillon ! Son apprentissage : en autodidacte, par une pratique sans relâche, au jour le jour, en se confrontant ave le milieu artistique local et en puisant l’inspiration dans les paysages des Pyrénées Orientales, de l’Aude… Il participe dès 1960 à de nombreux salons régionaux. En 1972, première exposition personnelle avant d’étendre sa participation à d’autres galeries et salons en France et à l’étranger. Il obtient de nombreux prix pour ses huiles et ses pastels. Des encouragements des PTT par des commandes importantes, de grandes fresques pour les Chèques Postaux de Toulouse et les Télécoms d’Albi. En 1980 il réalise avec René Bonnefont la décoration de l’Office National des Annuaires à Bordeaux. En 1986 et 2005 il est invité d’honneur au Salon National de la Société Artistique au Musée de la Poste à Paris. Sa technique : au début du figuratif, puis petit à petit il élargit sa toile, « ce qui l’intéresse ce sont la couleur et l’atmosphère ». Il travaille à la truelle (« arrangée par ses soins pour qu’elle soit assez souple »), pose sa couleur en à-plat de manière fine tandis que des monticules de peinture à l’huile séchée, s’amoncellent sur sa palette, se sert de « petits cernes pour faire monter la touche ». Ensuite il faut de la patience, attendre que ça sèche, mettre 3 ou 4 épaisseurs de peinture « sinon ça craquelle, du coup, une toile commencée à l’automne il l’a finie au printemps ». Souvent il peint en amont un pastel pour élaborer sa composition…Cette technique personnelle, ce travail de patience, cette recherche amoureuse de la couleur (du levant sur l’étang de Thau ou des couleurs du désert) traduisent au plus juste sa vision. « Pour lui le sujet importe peu, seule la couleur est là pour apporter l’émotion ressentie devant le paysage, mais du combat on ne garde que la victoire, victoire de la ligne, de la couleur, victoire de la création et du temps, la toile s’élabore aussi lorsqu’elle attend juste le moment où elle sera Camargue, Andalousie, Tunisie, Sibérie, nuit ou jour. Elle sera émotion, elle sera vie pure et palpitante ou centre même de la couleur, au spectateur de ralentir le pas et de s’en imprégner. » Post de Pierre Raffanel Extrait de la revue Post'Art 8 - mai 2022 - La Société Artistique Eté en Lauraguais et Champ de coquelicots (huile) de Roger Pendariès

  • Le peintre Daniel BIGARÉ in situ

    Atmosphère d’atelier Le Nergone de Daniel BIGARÉ à Ecury s/ Coole, petit village près de Châlons en Champagne. « Tu ne sais pas où tu vas arriver, c’est la toile qui t’emmène ». Nous y sommes, le décor est planté : le clapotis de la rivière Coole au fond de la cour, l’ambiance chaleureuse de cette maison champenoise restaurée avec une bande de « potes », de grosses poutres de bois et un escalier qui nous mène à ce bel atelier de 80 m2 …et oh! surprise, juste à côté, une galerie constituée de 120 mètres linéaires pour accrocher les toiles du « Big ». C’est Ginette, son épouse, qui nous accueille, bienveillante et attentive, on sent immédiatement une complicité entre ces deux-là ! L’atelier est un cocon style loft avec une luminosité idéale et propice à la création. Très structuré, ordonné et fonctionnel aussi : le coin travail (grand chevalet, pinceaux, palettes, pots …), la mini-cuisine, le coin rangement (ordinateur, classification des œuvres de l’artiste…), et un coin pour refaire le monde et boire un coup avec les copains : un canapé, une guitare, une collection de pipes et de cafetières… Justement, un de ces copains d’enfance : Jean Cabut. Ils sont nés à quatre jours d’intervalle, à Châlons en Champagne et fréquenteront les mêmes bancs d’école. Daniel, voyant que Cabu est un as du dessin « capable même de faire un croquis dos tourné, les mains dans les poches » préfère s’orienter vers la « gribouille ». Pendant les premières années, sa peinture est dans la grisaille : des tons gris, marron, vert. Puis s’inspirant du « bleu » de Nicolas de Staël, il créera au fil du temps sa palette de « blue note » personnelle. Puis il « monte en gammes de couleurs » Le vert, lui, a presque complétement disparu. Les couleurs sont à l’épicentre de toute l’œuvre de Daniel Bigaré. La couleur est structurante, point d’ancrage de son inspiration, le dessin lui vient dans un deuxième temps. Ses personnages bougent en une verticalité rythmée, heureuse et dynamique. Rien n’est statique ! Ses tableaux sont vivants, empreints d’humanité et de voyages : marines, ports méditerranéens, marchés au Burkina Faso, souks, paysages bretons, ambiances urbaines, New-Orléans et jazzmen new-yorkais. D’ailleurs, John Coltrane est son musicien préféré. Cabu lui insufflera l’idée de changer son paraphe d’artiste, « trop inspirée de Bernard Buffet ». La liberté de ton de Daniel Bigaré viendra lors d’une exposition de La Société Artistique : « J’arrive, je vois Pierre Lonchamp en débardeur, rouge vif. Son allure m’a scotché, son attitude nonchalante m’a impressionné. Un véritable déclic qui m’a libéré. » C’est le départ du style Bigaré, à mi-chemin entre le figuratif et le non figuratif. D’autres peintres postiers l’inspireront : Albert Gorra peintre figuratif de Châlons, Augustin Memin, Claude Frégère, Gaston Sébire , Pierre Ambriogiani, Yves Degorre … avec tous, le même dénominateur commun, la passion de leur art ! Post de Pierre Raffanel Extrait de la revue Post'Art 5 - novembre 2020 - La Société Artistique

  • Le peintre Yves DEGORRE in situ

    Atmosphère d’atelier du peintre Yves DEGORRE à Wallers, près de la "trouée d'Arenberg" dans le Nord. Une fois n’est pas coutume, ce ne sont pas les personnages singuliers des tableaux d’Yves Degorre qui vont nous regarder légèrement pensifs, mais nous qui allons nous pencher dans l’atmosphère de création de l’artiste, jeter un œil sur sa table de travail, scruter cette pièce jaune style art déco où ont été créés ses « Gilles », ses courbes féminines, ses formes fantasmagoriques... L’atelier de l’artiste est situé à Wallers, à quelques encablures de la « Trouée d’Arenberg » secteur pavé de 2400 mètres et passage mythique de la course cycliste « Paris-Roubaix » dans la maison de l’ancien garde-chasse du Prince d’Arenberg ! Dehors le temps est à la pluie, dedans nous sommes accueillis par le sourire d’enfant, la tendre bonhommie d’Yves et l’humour charmant de son épouse Eva dans cette demeure toute jonchée des œuvres des différentes périodes artistiques de l’artiste et de sa fille Corinne. Nous sommes venus essayer de percer le « mystère » des œuvres de l’artiste. C’est dans le caractère d’Yves Degorre sans nul doute que se définit sa peinture qui évoque tour à tour la fluidité, la douceur, le paradoxe, l’évanescence. Le champ lexical de ses créations : attendrissantes, oniriques, circassiennes, féminines, inquiétantes, ondulantes, énigmatiques, délicates, grinçantes… C’est son mariage avec Eva qui sera le déclencheur de sa passion. Nous sommes alors en 1971 et Yves est âgé de 27 ans. A dix-huit ans, il aurait voulu entrer au Beaux-arts, mais ses parents ont refusé. Il est alors entré à la Poste comme guichetier à Roubaix. S’ensuivra vingt-huit mois de service militaire en Algérie, à son retour en France il sera nommé à Valenciennes, puis continuera sa carrière pendant une quinzaine d’années au centre de tri de Valenciennes en horaires de nuit pour pouvoir peindre en journée. Sa technique : sur la toile, il dépose des aplats de couleurs, puis se profilent petit à petit des contours de personnages qui peuvent changer au fur et à mesure de son inspiration, du hasard. « Quelquefois, je traîne, je ne trouve pas…alors je remets de la couleur, j’efface, je ponce, j’applique du modeling paste si besoin… ». Pour obtenir un effet de fluidité entre les différentes couleurs de peinture, de quasi-superposition, de transparence, il met de la couleur sur du sopalin, tapotant plus ou moins pour avoir un peu d’épaisseur. On dirait presque du pastel. Souvent des journaux des magazines lui servent de palette. Les tons utilisés sont « pastels » : jaune, gris bleuté, jaune-vert, rouge pâle, bleu ciel, rose… De prime abord une œuvre de Degorre peut paraître contradictoire, car à la fois accessible et absconse, puis peu à peu son univers fantastique aux douces couleurs tout empreint de visions, de rêves suggérés s’immisce dans les méandres de notre inconscient et nous emmène vers une sorte de paradis perdu. Le Petit Prince de Saint Exupéry nous dessine un mouton ; le Petit Prince Yves « d’Arenberg » des clowns, pantins, poupées, marionnettes, des apparitions ! Lui dit : « La peinture est avant tout un jeu, un plaisir ! » Pourtant primé et médaillé à maintes reprises, présenté par les galeries et salons les plus prestigieux, Yves Degorre tient à son autonomie d’artiste, reste éloigné des modes du marché de l’Art. Elle, son épouse Eva, nous suggère avec une pointe d’humour non dissimulée : «T’es dans le flou, minou ! ». Eclaircissons ce « flou artistique » au travers de ce portrait chinois ! Yves, si tu étais… Un peintre ? Klimt Un animal ? Un chat Un paysage ? Un parc fleuri Une fleur ? Une rose Une couleur ? Bleu ou rouge Un pays ? La France Un instrument de musique ? Une guitare Un musicien ? Brel et Brassens Une phrase ? « Ce qui compte c’est la santé ». Yves Degorre et son univers pictural nous inspirent deux autres maximes : « La gaîté est la moitié de la santé » et « l’humilité est le contrepoison de l’orgueil ». Post de Pierre Raffanel Extrait de la revue Post'Art 7 - décembre 2021 - La Société Artistique

  • Autochromes en Pays Basque

    L’exposition « Le Pays Basque en couleurs. Autochromes, 1907-1935 », est à voir au Musée basque et de l’histoire de Bayonne jusqu’au 14 janvier 2024. On y découvre un Pays Basque quasi ethnographique grâce aux 225 clichés exposés, représentatifs des paysages et mœurs du territoire, dans les premières décennies du XXe siècle. La technique de l’autochrome, procédé trichrome sur plaque de verre inventé en 1903 par les Frères Lumière fût le premier procédé de photographies en couleur et nous permet une déambulation colorisée étonnante dans le passé au travers de ces images, comme autant de témoignages d’une époque. Jacques Battesti, attaché de conservation pour l’institution bayonnaise, a conçu le commissariat avec le Musée basque de Bilbao et en partenariat avec le Musée départemental Albert-Kahn de Boulogne-Billancourt. Fruit d’un minutieux travail de recherche, cette sélection d’autochromes est fascinante et nous témoigne des périodes de transformation du territoire basque : modes de vie traditionnels, encore largement dominants, nouvelles pratiques des loisirs, croissance des villes et déploiement exponentiel de la modernisation… Ces photographies sont quelquefois de belles images comme celles d’Antonin Personnaz, un Bayonnais, ami de Léon Bonnat et des peintres impressionnistes que l’on qualifie de pictorialistes ; d’autres mémorielles, comme les clichés sur la vie quotidienne d’Eulalia Abaitua, photographe de Bilbao et enfin les images à usage documentaire comme celles d’Auguste Léon, un des opérateurs des Archives de la planète. Par deux fois en 1924 il est venu au Pays basque, s’intéressant aux modes de vie, à l’architecture sous l’impulsion du géographe humaniste Jean Brunhes. Le Musée Basque de Bilbao actuellement fermé au public pour cause de rénovation accueillera dès sa réouverture cette exposition dans les nouveaux espaces de cet édifice du XVIIe, anciennement église et collège San Andrés de la Compagnie de Jésus, niché au cœur du centre ancien de Bilbao…à suivre sur www.euskalmuseoa.eus Vue de l'exposition et photos de Biarritz par ©1912 Charles Adrien ©1928Auguste Léon ©1907 Antonin Personnaz ©2023 photos Pierre Raffanel © affiche de l'exposition "Le Pays Basque en couleurs. Autochromes, 1907-1935" © photo Antonin Personnaz "Attelage de boeufs vers Villefranque ©Collection Société française de photographie

  • 75 ans de Pif le chien

    Post et photos de Pierre Raffanel © Pif le chien et le chat Hercule © Mircea Arapu - Arnal © Vaillant Ça se fête en grand au Musée en herbe : * l’artiste Pop Art Benjamin Capdevielle et son œuvre taquin originale en 100 cubes ** la dédicace du nouvel album PIF par Mircea Arapu ***le chanteur Ycare ! ****le nouveau timbre officiel de Pif : le premier strip du monde Pif le chien a 75 ans. Né sous le crayon d’Arnal, le 28 mars 1948, le petit chien des français est bien vivant. Il séduit aujourd’hui les plus jeunes lecteurs et va retrouver le chemin de l’animation… © le strip le plus long © Ycare © dédicace de Mircea Arapu © Oeuvre taquin de Benjamin Capdevielle © photos Pierre Raffanel

  • Avant-première ART PARIS 2023

    Post et photos de Pierre Raffanel le mercredi 29 mars 2023 © ART PARIS 2023 © Photo Pierre Raffanel En visite en avant-première de la 25e édition d’Art Paris le 29 mars, ma déambulation m’a mené dans la partie « Solo show » de l’exposition et m’a permis de découvrir, de redécouvrir les œuvres d’ artistes qui ont eu un lien avec l’association La Société Artistique de La Poste Groupe et d’Orange. En effet Jean Dewasne et Louise Barbu ont respectivement en 1984 et 1993 réalisé la couverture de la revue Post’Art (Arts PTT) et Vincent Bioulès a fait l’objet d’une chronique d’Alain Assémat dans la rubrique « Poussant la porte du musée Fabre à Montpellier » en novembre 2020. J’ai été particulièrement sensible à l’initiative de la Galerie Françoise Livinec de rendre hommage à la peinture de Louise Barbu, à ces représentations de l’inconscient révélant des formes élastiques en lévitation. Au premier coup d’œil on reconnaît les toiles de cette artiste : « Nous nous sommes approchés d’une intimité. Nous contemplons une solitude métaphysique. Non pas celle que l’on trouve chez Ernst ou Alechinsky. Car la solitude ici est heureuse. Les formes sont entre elles. Elles abritent une lumière qui monte à travers leur épiderme et répand sur elles avec livéralité, sa brûlante blancheur. » (Henri Raynal). Un esthétisme rondement sensuel… © Louise Barbu / galerie Françoise Livinec ART PARIS 2023 © Jean Dewasne / galerie Patrice Trigano ART PARIS 2023 © Vincent Bioulès / galerie La Forest DIvonne ART PARIS 2023 © Photos Pierre Raffanel Voir les couvertures d’Arts PTT de Louise Barbu et Jean Dewasne sur : https://www.societeartistique.org/revue/ Article sur Vincent Bioulès d’Alain Assémat (revue Post’Art nov 2020 ) : https://bit.ly/3U0HIEW

  • LAUZERO, une musicalité lumineuse

    Post et photos de Pierre Raffanel du 28 janvier 2023 Exposition « Un hymne à la Lumière » LAUZERO du 27 janvier au 6 février à l’Espace Lucie Aubrac à Montmorency Né à Fleurance dans le Gers, ce peintre est davantage attiré par les molles boucles de la Seine, les toits en bâtière des clochers tapis d’Île de France, les coteaux de Montmorency que par les sites de sa Gascogne natale… « Partant d’une palette réduite, il sait par un mûr et patient travail de la brosse faire vibrer des gris et des bleus, d’une multiple et rare distinction, dans des ciels souvent immenses, et sur un dessin nerveux, que rongent de légères épaisseurs de matière, donner du corps à tous les éléments solides, évoquant plus que représentés, avec une infinité d’ocre en des bruns chauds, quelques rouges, quelques émeraudes et de grands blancs crayeux savamment modelés. » Ces œuvres sont souvent musicales. Une vibration, une émotion envoûtante, une vision poétique se dégagent de ces toiles où l’on ressent également une volonté affirmée, une nature discrète et délicate, un dépouillement de construction qui conduit l’artiste aux limites de l’abstrait. Sa tendance à structurer les surfaces en formes géométriques, en prismes de lumière, en verticales qui s’élèvent, évoque une certaine spiritualité. Vernissage en présence de la fille du peintre Pascale Lauzero, du Maire de Montmorency Maxime Thory ,de l’adjoint à la culture Éric Sauray et en partenariat avec l’association Nature & culture en vallée de Montmorency ©Photos Pierre Raffanel ©NEIGE (1963) albert LAUZERO Albert LAUZERO en quelques dates : - Arrive à Paris en 1927,dès son arrivée la" lumière" de l'Île de France l'émerveille - Fait son service militaire à Montpellier et prend conscience de sa vocation d’artiste - Retour à Paris - Tombe malade en 1933, se soignera pendant 5 ans, cessant même de peindre et dessiner · 1ère exposition particulière Galerie Carmine en 1947 · Un des fondateurs avec René Blanc et Charles Pollaci de l’école de Pontoise · Membre de la Société Artistique PTT dès juin 1957 grâce au secrétaire général Gaston Penavayre et à l’entremise de Georges Massié, directeur adjoint des Beaux-arts de la ville de Paris · Un des membres fondateurs du groupe 109 en 1982

  • Escarboucle du timbre de Françoise PETROVITCH

    Timbre : création de Françoise Pétrovitch, 2022, huile sur toile, 100x81cm ©Photo Pierre Raffanel 📺Dépose de l'oeuvre originale de Françoise Pétrovitch le 11 octobre 2022 au Musée de La Poste en présence de Philippe Wahl, PDG du Groupe La Poste, d'Anne Nicolas directrice du Musée de La Poste et de Gille Livchitz directeur de Philaposte pour le timbre de la série artistique 2022. Remise de l'escarboucle du timbre à Françoise Pétrovitch par Philippe Wahl et en présence d'Anne Nicolas ©Photos Pierre Raffanel « Françoise Pétrovitch est une artiste plasticienne française. Elle vit et travaille à Cachan et enseigne à l’école supérieure Estienne, à Paris. Son œuvre est foisonnante et s’exprime à travers des supports et techniques très variés : peinture, céramique, verre, lavis, gravure ou vidéo. Cependant, le dessin y tient une place privilégiée et sert de ligne de force à l’ensemble de sa production. Son trait est simplifié, précis, assuré. Elle le conjugue librement à des aplats ou des transparences de couleurs lumineuses et fraîches. L’entre-deux et l’adolescence sont essentiels dans son œuvre. Les personnages ne nous regardent pas, ils détournent le regard, baissent les yeux, ou même se cachent le visage derrière leurs mains. Ils font partie d’un récit qui n’est pourtant pas narré. L’artiste ne laisse voir qu’une partie du sujet, quelque chose déborde toujours hors-champ, hors de la vision, et devient insaisissable. L’animal, est un motif récurrent dans sa création. Dans certaines œuvres elle décrit la rencontre entre l’animal et l’humain : des oiseaux se posent sur les doigts d’une jeune fille, un lézard s’agrippe au vêtement d’un petit garçon… L’enjeu y réside d’abord dans le regard que l’enfant pose sur l’animal, sur une forme de vie qui lui est extérieure et véritablement inaccessible. Mais il est aussi question de la fragilité et des rapports de force que les protagonistes peuvent entretenir. Les mains qui protègent peuvent également blesser ou tuer et, réciproquement, l’animal peut se révéler dangereux. Pour le timbre l’artiste a peint deux figures, un garçon et un lézard et à travers eux, le grand et le petit, le moi et l’autre. Le visage du jeune homme dont les paupières sont baissées conduit à un monde intérieur. Les figures sont concentrées, comme isolées dans le silence. Cependant, l’échange, le dialogue entre les deux êtres demeure possible. » Musée de La Poste

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