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- Jouez, postez ! Rencontre de l'imaginaire postal avec l'univers du jeu.
Venez vivre l'émotion d'un voyage en enfance grâce à cette rétrospective au doux parfum d'antan ! (Entrée de l'expo - Tricycle à pédales ©Musée La Poste ©Photos Pierre Raffanel lors de l'inauguration le 30 -11- 2022) Avec plus de 250 pièces issues essentiellement des collections du musée et une scénographie immersive et ludique, directement inspirée des jeux de construction, cette exposition est une véritable déambulation dans un centre-ville intemporel et coloré (école, église, gare, mairie...et bureau de poste), clin d'oeil à la tournée du facteur. (©Musée de La Poste ©Photos Pierre Raffanel lors de l'inauguration le 30 -11- 2022) Le parcours de visite se décline en quatre thèmes. La Poste, un sujet à l’école Tout au long du XXe siècle, La Poste et ses innovations ont figuré en bonne place dans nos programmes scolaires. Des manuels pédagogiques aux inoubliables « bons points » distribués par la maîtresse, remontez le temps et prenez place sur les bancs de l’école. De l’image à la boîte de jeux L’invention de la chromolithographie et le perfectionnement des techniques d’impression ont permis le développement de l’imagerie enfantine dans les années 1890. Rapidement, les vignettes à collectionner connaissent un succès considérable et sont reprises par un grand nombre de marques. Les jeux de société leur emboiteront bientôt le pas, déclinant à l’envi jeux de plateaux et jeux pédagogiques autour de l’univers postal. Quand je serai grand… L'enfant appréhende mieux le monde des adultes lorsqu'il est ramené à son échelle. Déguisements, bureaux de poste miniatures, voitures et trains mécaniques ont nourri bien des imaginaires et fait naître bien des vocations. Des héros sur papier, sur scène ou la télévision Le facteur et ses péripéties, La Poste et tout ce qu’elle évoque, sont au cœur d’un grand nombre d’aventures qui ont bercé notre enfance. L’exposition propose aux visiteurs de redécouvrir ces « madeleines de Proust » : des anciens imagiers destinés aux tout-petits à la littérature enfantine, du théâtre de Guignol au petit écran et ses personnages emblématiques tels que les héros de Bonne nuit les petits ! ou encore le facteur de l’Île aux enfants. (©Collection du Musée de La Poste ©Photos Pierre Raffanel lors de l'inauguration le 30 -11- 2022) La visite s’achèvera en apothéose avec… le Secrétariat du Père Noël ! Créé en 1962, il célèbre cette année son soixantième anniversaire. Bon nombre d’entre nous lui ont écrit leur première lettre, une expérience dont chacun garde un heureux souvenir. À l’issue de leur visite, les plus jeunes de nos visiteurs seront invités à écrire eux aussi leur lettre au Père Noël ! Première carte-réponse du Père Noêl, René Chagnard dit Chag et Françoise Dolto - 1963 - Carte postale © Collection Musée La Poste - Paris (©Photos Pierre Raffanel lors de l'inauguration le 30 novembre 2022) Post et photos de Pierre Raffanel lors de l'inauguration le 30 novembre 2022
- 16 Biennale de Lyon - Musée GUIMET
Post, photos de Pierre Raffanel (visite du 3 novembre 2022) La Biennale d’art contemporain ouvre ses portes après deux ans et demi de recherches et de préparations approfondies avec 40 partenaires institutionnels, à Lyon et à l’international. Les expositions sont présentées dans 12 lieux de la métropole lyonnaise, dont plusieurs musées, ainsi que dans des sites abandonnés tels le bâtiment de l’ancien musée Guimet, qui ouvre à nouveau ses portes au public après 15 années d’inoccupation. Au total, 202 artistes de plus de 40 pays, dont les œuvres s’échelonnent sur deux millénaires, participent à manifesto of fragility. Sam Bardaouil et Till Fellrath, commissaires de la 16e Biennale de Lyon, ont précisé : «Le titre de la Biennale, manifesto of fragility (Manifeste de la fragilité), traduit un sentiment actuel universellement partagé, qu’il s’agisse des craintes liées aux changements climatiques, aux destructions consécutives aux guerres, aux bouleversements engendrés par les maladies et les pandémies, ou aux situations de précarité des personnes marginalisées dans notre société. La fragilité est également formellement et conceptuellement au cœur de la création artistique et constitue le fil conducteur de toutes les expositions et des artistes participants. Constituant un rendez-vous important qui rassemble les différents acteur·rice·s du monde de l’art, les artistes comme les visiteur·rice·s, la Biennale propose un manifeste collectif qui affirme la fragilité comme intrinsèquement liée à une forme de résistance, qui nous permet de ré-imaginer notre avenir». Artistes ©ugo schiavi ©nadine labaki et khaled mouzanar ©lucile boiron ©clement cogitore ©daniel de paula ©kennedy+swan ©evita vasiljeva ©leyla cardenas ©mohammad al faraj ©puck verkade ©raed yassin ©tarik kiswanson ©zhang yunyao **2022©Photos Pierre Raffanel Le Musée Guimet Le musée Guimet a été fondé par Émile Guimet - industriel, chimiste, philanthrope et expert amateur de l’histoire des religions - au retour d’un voyage en Extrême-Orient. Inauguré en 1879, le bâtiment de l’architecte Jules Chatron met en valeur la collection d’art personnelle de Guimet et abrite une bibliothèque ainsi qu’un institut de recherche et d’enseignement. Le projet ne suscite cependant que peu d’intérêt de la part des étudiants ou de la ville de Lyon, ce qui incite Guimet à transférer sa collection dans un nouveau lieu, construit à l’identique, à Paris. Transformé en brasserie, en théâtre, puis en patinoire, le bâtiment lyonnais est finalement acquis par la Ville de Lyon, qui y transfère en 1913 les collections municipales du muséum d’histoire naturelle. Le musée ferme définitivement en 2007 et demeure depuis inexploité. En 2014, ses collections sont transférées au musée des Confluences, conçu par Coop Himmelb(l)au. Les périodes de prospérité et de déclin de ce musée et de son bâtiment abandonné incarnent des cycles de fragilité et de résistance qui font écho aux thèmes centraux de la 16e Biennale de Lyon.
- Dédicace avec SPEEDY GRAPHITO
Le 8 octobre 2022, Speedy Graphito nous a dédicacé avec bonhomie, posca en main son livre-jeux « Mondes imaginaires » au Musée en Herbe dans le 1er arrondissement parisien ! Ce fut l’occasion de se plonger dans l’univers haut en couleur de ce pionnier du street-art, de cet artiste protéiforme au milieu de ces œuvres mêlant références à l’histoire de l’Art, la bande dessinée, les dessins animés, le consumérisme et l’écologie. Un voyage initiatique et poétique au cœur de l’imaginaire de l’artiste autour d’une quarantaine de ses réalisations. La chambre aux mille trésors : une poupée à l’effigie de Speedy Graphito entourée des héros qui ont marqué notre enfance La cité des énigmes : des œuvres mélangeant pixels, jeux vidéos, écrans d’ordinateurs, télévisions, téléphones soulignant notre addiction aux nouvelles technologies et à la culture numérique. Le musée dans les nuages : de nombreuses références à l’histoire de l’art, notamment des peintres surréalistes qui nous ouvrent les portes d’un mode imaginaire et poétique. Le tunnel spatiotemporel : une installation lumineuse et totalement immersive qui nous propulse dans un monde parallèle où se mêlent science-fiction et consumérisme. Le jardin fantastique : une déambulation dans un jardin labyrinthique, un univers féérique où se côtoient créatures mystiques, mythologiques, tribales et fantastiques ! ©Speedy Graphito / ADAGP-Paris ©2022photos Pierre Raffanel Speedy Graphito en quelques dates : 1975-80 / décors de théâtre pour la « Lyrique » de l’Isle-Adam 1975-78 / études au lycée d’arts appliqués «Rue madame» Paris 1978-80 / études supérieures à «l’École Estienne» Paris 1983/ premier mur peint 1984 / première exposition en galerie 1985/ création de l’affiche pour «La ruée vers l’art» Ministère de la Culture 1987 / “You are the world” création d’une ligne de T-shirts “Speedo” création du journal des fans de Speedy 1989/ projections pour le concert de JM. Jarre 1993/ emblème de la mission spatiale Altaïr-CNES Identité visuelle de “La Halle St-Pierre” Paris 2014 / ”Ainsi soit Lapinture” co-réalisation du film documentaire long métrage 2015 / ”La plus grande fresque d’Europe” Festival International de Street Art 2016 / première rétrospective au Musée du Touquet Paris-plage
- 16 Biennale de Lyon - Usines FAGOR
Les Usines Fagor, ce site abandonné de 29 000 m2 est le lieu d’exposition principal de cette 16e édition de la Biennale d’art contemporain, intitulée manifesto of fragility (manifeste de la fragilité) parmi les 12 lieux de la ville où se rassemble une foule de pratiques créatives de 202 artistes provenant de 40 pays. ( Entrée Usines Fagor - Je foule le sol de l'expo - Présentation Biennale ©2022Photos Pierre Raffanel) Un monde d’une promesse infinie : que ce soit à travers les problèmes qu’elles abordent ou les matériaux qu’elles utilisent, les diverses approches de ces artistes représentent des compréhensions variées de notre état actuel d’incertitude mondiale et ont le potentiel d’éclairer notre réflexion sur les voies génératives de résistance. En reconnaissant que les artistes, passés et présents, sont souvent parmi les voix les plus vulnérables de nos sociétés, l’exposition rassemble également des œuvres d’art et des objets couvrant des millénaires qui dévoilent leurs cicatrices et leurs difformités, partagent des récits oubliés de troubles et attirent l’attention sur les traces indélébiles du temps. Et c’est précisément là, au cœur de leur fragilité, que commence la promesse d’un monde véritablement changé. 66 nouvelles commandes sont réalisées pour l’occasion, parmi lesquelles de nombreuses installations immersives, conçues spécialement pour l’évènement, dialoguant avec l’architecture et l’histoire des lieux d’expositions. Isabelle Bertolotti, directrice artistique de la Biennale, a déclaré : « C’est avec un grand plaisir que nous inaugurons aujourd’hui la 16e Biennale de Lyon. Nous sommes extrêmement reconnaissant·e·s à tous nos soutiens publics, ainsi qu’aux nombreux·ses donateur·rice·s privé·e·s, organisations à but non lucratif et partenaires internationaux, pour leurs contributions si généreuses et leur enthousiasme. Il y a une véritable attente et nous sommes impatients de partager avec notre public le travail que nous avons accompli au cours des 3 dernières années. » Post et photos de Pierre Raffanel (visite du 2 novembre 2022) (Artistes ©Kim Simonsson ©Annika Kahrs ©Marcus Schinwald ©Nadia Kaabi-Linke ©Marcus Schinwald ©Hans Op de Beeck ©Daniel Otero Torres ©Lucia Tallova ©Mohammed Kazem ©Eva Fabregas // commissaires d'expostion Sam Bardaouil et Till Fellrath ------ 2022©Photos Pierre Raffanel) Usines Fagor Ancien fleuron de l’industrie au cœur de l’histoire ouvrière lyonnaise, l’usine d’électroménager Fagor- Brandt, située dans le quartier de Gerland à Lyon, s’étendait sur un site de 4,5 hectares aujourd’hui partiellement en réhabilitation. Si, au début des années 1980, l’usine employait encore 1 800 ouvriers, ils étaient un peu moins de 400 dans les années 2000. La production a été progressivement délocalisée à partir de 2005 et l’usine a été revendue à SITL, puis à Centro Motors en 2010. Alors que débutait sa reconversion dans la production de voitures électriques, l’usine a périclité jusqu’à sa fermeture en 2015. Ce site accueille des événements culturels depuis 2017 et jusqu’en 2023. Les Usines Fagor seront ensuite réaffectées à d’autres usages.
- Le Skate support d'expression artistique...
Post et photos de Pierre Raffanel - Sept. 2022 L'exposition The art of skate au Centre d'Art urbain FLUCTUART - pont des Invalides à Paris jusqu'au 14 octobre 2022. Plus de 120 planches exposées venant des 4 coins du monde, un voyage haut en couleurs, un tour d'horizon de cette pratique urbaine née dans les années 50 aux Etats-Unis, une mise en perspective de la pratique et de la culture du skateboard par le biais de son appropriation par des artistes, 0,17m2 de surface de la face externe d'une planche où sont apposés les blazes, logos, oeuvres et réalisations de 80 créateurs : Jaune, JR, Jonone, Jo di Bona, Felipe Pantone, Barry Mc Gee, Margaret Kilgallen, Larry Clark, Ludo, Futura 2000 & Martha Cooper, Shepard Fairey, André, Delta, James Joyce, Theo Lopez, Phase 2, Kenny Scharf, Julien Bechet, Cope2, Madsaki, Cleon Peterson, Lee Quinones, Stash, Wesr, Martin Wong, Kevin Lyons, Retrofuturism, Eddie Colla, Denial, Cyrcle, 1UP, MadC, Melissa Villaseno, Joseph Martinez, Ed Templeton, Larry Clark, Joe Iurato, Ron English, Craig Stecyk, Tilt, Guerilla Girls… une contre-culture, un lifestyle... Post et photos de Pierre Raffanel - Sept. 2022
- Iconique et audacieuse Notre-Dame : au cœur du chantier
Post et photos de Pierre Raffanel lors de la conférence de presse le 6 mars. Fresque illustrée autour du chantier de restauration de la cathédrale © Pierre Raffanel Mardi 7 mars 2023 : jour d’ouverture du nouvel Espace Notre-Dame sous le parvis de la cathédrale en accès libre et gratuit. Plus de 6 mois de travaux ont été nécessaires pour transformer l’ancien parking en un véritable lieu d’accueil et de découverte dédié à la cathédrale Notre-Dame de Paris. Conférence de presse du 6 mars - A droite de la photo, Lisa Bergugnat © Pierre Raffanel Cette exposition est au cœur des missions de valorisation du chantier et des métiers qui concourent à la restauration de la cathédrale. Elle met en lumière des savoir-faire multiples, certains d’entre eux ont même permis de renouer avec des « gestes ancestraux ». Pour mieux comprendre les enjeux du chantier, une grande maquette pédagogique présente quatre focus - la forêt de Notre-Dame, les voûtes, le beffroi nord et la charpente de la flèche - ainsi que deux opérations de la restauration, sous forme de films d’animation : la restauration des chapelles et la restauration de la croisée du transept. Un film immersif nous plonge au cœur du chantier, retraçant l’évolution des travaux de sécurisation et restauration depuis le 15 avril 2019 à aujourd’hui. Chacun des huit îlots thématiques se polarise sur une opération spécifique, à travers des œuvres d’art, des vestiges, des schémas, des films d’animation et capsules vidéo : la couverture et ses ornements, les peintures et les vitraux, les voûtes et les éléments sculptés, la charpente, le grand orgue et les cloches… Maquette pédagogique à l’échelle 1/55e de la cathédrale pour appréhender 6 opérations clefs de la restauration © Pierre Raffanel Restauration des peintures et des vitraux. Vitrail issu du cloître de la sacristie représentant la légende de sainte Geneviève, patronne de la ville de Paris © Pierre Raffanel Restauration de la charpente et de ses ornements avec l’exemple d’un grand-duc qui ornait la flèche © Pierre Raffanel Reconstruction de la charpente : maquettes pédagogiques de l’élaboration d’une ferme de charpente © Pierre Raffanel Restauration du grand orgue, un mannequin d’orgue miniature est exposé et peut être manipulé © Pierre Raffanel Fresque des métiers présentant toute l’étendue des savoir-faire mobilisés sur le chantier © Pierre Raffanel Vue extérieure de la cathédrale - Fresque illustrée de Adjim Danngar © Pierre Raffanel Informations pratiques : « Notre-Dame de Paris : au cœur du chantier », la Maison du chantier et des métiers Espace Notre-Dame - Parvis de la cathédrale (entrée face au 6 rue de la Cité) – 75004 Paris Du mardi au dimanche, de 10h à 20h Accès libre et gratuit, sans réservation Plus d’informations sur : rebatirnotredamedeparis.fr
- « Éternelle Notre-Dame », l’expédition immersive en réalité virtuelle
Post de Pierre Raffanel ©Orange © Amaclio Productions © Emissive « Éternelle Notre-Dame » est une expérience inédite de visite de la cathédrale proposée et produite par Orange et Amaclio Productions. Équipés d’un dispositif immersif, les visiteurs peuvent explorer Notre-Dame de Paris totalement recréée numériquement, dans un espace de plus de 500 m2 . Ils peuvent ainsi vivre un véritable voyage à travers les secrets du monument, tout en (re)découvrant les événements et personnages historiques qui ont marqué son histoire. Réalisée par Emissive, sur un scénario de Bruno Seillier, Éternelle Notre-Dame est un défi technologique qui permet au public de plonger au cœur de l’histoire de la cathédrale, depuis sa construction au Moyen Âge jusqu’au chantier actuel de restauration, grâce à la réalité virtuelle. En se joignant à cette aventure, le public participe au financement des travaux : chaque visiteur devient donateur, Orange reversant une partie des revenus lui revenant au titre de l’exploitation de cette expérience à la Fondation Notre Dame pour le financement du programme d’aménagement intérieur de la cathédrale, à l’établissement public pour les travaux de restauration de la cathédrale et à la Ville de Paris, pour le financement du projet de réaménagement des abords du monument. Renseignements et réservations sur eternellenotredame.com à l’Espace Grande Arche de la Défense © Amaclio Productions © Emissive ©Orange ©Photo 1 Pierre Raffanel
- Des architectes inspirés par Notre-Dame de Paris...
Post de Pierre Raffanel ©UMA Ulf Mejergren Architects Le 15 avril 2019, un violent incendie touche au cœur Notre-Dame, cathédrale de Paris depuis près de 850 ans, icône du patrimoine français et monument le plus fréquenté d’Europe. Sa charpente en bois, édifiée en grande partie au XIIIe siècle, et sa flèche, construite par Eugène Viollet-le-Duc au XIXe siècle, ont été détruites, emportant dans leur chute une partie des voûtes. Le soir-même de l’incendie, le président de la République annonce l'ouverture d'une souscription nationale pour reconstruire Notre-Dame de Paris, puis fixe l'objectif de rouvrir la cathédrale en 2024. Un élan de générosité sans précédent permet de financer l'ensemble des travaux. Une loi votée à l’été 2019 prévoit la création d'un établissement public, mis en place le 1er décembre de la même année. Sa mission première est d’assurer la restauration de la cathédrale. Un vaste chantier s'ouvre alors, mobilisant artisans et compagnons venus de toute la France. Sous la conduite des équipes de l'établissement public maître d’ouvrage et des architectes en chef des monuments historiques maîtres d'œuvre, tous sont à pied d'œuvre pour sauvegarder puis restaurer l'édifice. Notre-Dame de Paris retrouvera son architecture disparue dans l'incendie, sa flèche, sa charpente et ses voûtes, dans le respect de ces matériaux d'origine. De plus, grâce aux restaurations et nettoyages intérieurs, les visiteurs et les fidèles du monde entier redécouvriront en 2024 la beauté de ces pierres, de ses décors et de son mobilier d'art. Au lendemain de l'incendie, plusieurs agences d'architectes ont spontanément fait des propositions pour remplacer la flèche et la toiture disparues. Ces projets témoignent de l'inventivité des architectes contemporains. Néanmoins, ces choix de restauration auraient été contraires aux préceptes fondateurs de la restauration des monuments historiques, et c'est donc la restauration à l'identique qui a été privilégiée. ©UMA Ulf Mejergren Architects © ABH architectes ©Godart + Roussel architectes ©Mathieu Lehanneur ©Massimiliano e Doriana Fuksas Studio Fuksas ©Alex Nerovnya Architecture Studio ©Clement Willemin Architecture Landscape Design A partir du 15 février 2023, au Palais de Chaillot - Paris XVIe : Exposition « Des bâtisseurs aux restaurateurs » coproduite par la Cité de l’architecture et du patrimoine et l’établissement public chargé de la conservation et de la restauration de la cathédrale Notre-Dame de Paris.
- NOTRE-DAME de Paris, un chantier hors du commun
Post et photos de Pierre Raffanel (conférence de presse du 14 février) (Entrée Expo "Des bâtisseurs aux restaurateurs" et unes de la presse mondiale lors de l'incendie ©photos Pierre Raffanel Affiche : Projet pour la restauration de la façade occidentale de Notre-Dame de Paris Eugène Viollet-le-Duc et Jean-Baptiste Lassus,1843, dessin à l’aquarelle sur papier, fac-similé ©Médiathèque du patrimoine et de l’architecture/ Dist.RMN- Grand Palais) Exposition « Des bâtisseurs aux restaurateurs » à partir du 15 février au Palais de Chaillot , coproduite par la Cité de l’architecture et du patrimoine et l’établissement public chargé de la conservation et de la restauration de la cathédrale Notre-Dame de Paris. (Conférence presse - Catherine Chevillot, présidente de la Cité de l'architecture et du patrimoine et Philippe Jost, directeur général délégué de l'Etablissement public chargé de la conservation et de la restauration de la cathédrale © Photo Pierre Raffanel) A deux ans de la réouverture de la cathédrale, cette exposition nous plonge au cœur de ce chantier hors-norme, du "chantier du siècle" et de ces bâtisseurs et constructeurs qui œuvrent à la restauration de l’édifice sur tout le territoire français : compagnons, artisans, architectes, ingénieurs, chercheurs… (Equipements sur le chantier de restauration - Pierre de taille, agrafes métalliques datant du Moyen-Age © Photo Pierre Raffanel) Le 19 avril 2019, « Notre-Dame brûle ! », ce terrible incendie provoque une immense émotion, qui va au-delà de nos frontières… A la suite de cette catastrophe, un élan de générosité de plus 340000 donateurs issus de 150 pays va permettre la mise en place du chantier de restauration qui sera placé dès le 1er décembre 2019 sous la responsabilité d’un établissement public dédié qui va en assurer la maîtrise d’ouvrage. Dès le lendemain du drame, la Cité de l’architecture et du patrimoine a « hébergé » quelques-uns des vestiges de la cathédrale : la statue du coq tombé de la flèche, les statues en cuivre des 12 apôtres et des 4 évangélistes placées par Eugène Viollet-le Duc en 1857 sur la flèche de Notre-Dame et déposées quelques jours avant l’incendie pour être restaurées. Parce qu’elle accueillait ses œuvres et parce qu’elle a pour mission de conserver et de valoriser le patrimoine français, la Cité de l’architecture et du patrimoine a souhaité présenter cette exposition : « Cela s’est imposé comme une évidence. Par ailleurs le lieu conserve une riche collection de moulages et abrite le fonds Viollet-le Duc. » nous confie Catherine Chevillot, présidente de la Cité de l’architecture et du patrimoine. Cette exposition « Des bâtisseurs aux restaurateurs » permet une immersion totale au cœur du chantier, de cette aventure exceptionnelle qui se déroule au cœur de Paris et dans de nombreux ateliers partout en France avec ces hommes et ces femmes qui s’inscrivent dans la longue lignée des bâtisseurs qui ont façonné l’histoire de ce patrimoine mondial de l’humanité. Elle offre un lien privilégié avec l’édifice pour le moment inaccessible au public et permet de découvrir le savoir-faire des compagnons et artisans d’art qui œuvrent à rendre la cathédrale au culte et à la visite en 2024. Statues en cuivre des apôtres et évangélistes placées par Eugène Viollet-le-Duc (Statues en cuivre des apôtres, évangélistes, ange St Mathieu et maquette de la flèche, © Photos Pierre Raffanel) (Vues panaromiques de l'exposition au Palais de Chaillot © Photos Pierre Raffanel) (Eléments d'armature corrodée provenant des sculptures de la flèche, grumes à différents stades d'équarrissage, Viollet-le-Duc dans son atelier - plâtre original d' Adolphe Victor Geoffroy-Dechaume vers 1850 © Photos Pierre Raffanel) (Vue de la flèche de la cathédrale Notre-Dame (Charles Marville vers 1860), la flèche en cours de construction (Frères Bisson vers 1860) et détails de peintures murales (Maurice Ouradou vers 1870) © Photos Pierre Raffanel) (Coq de la flèche - entreprise Monduit d'après un modèle d'Adolphe Victor Geoffroy-Dechaume 1854, restauration d'un des vitraux, demi-écoinçons ornés de rinceaux - portail Saint Anne vers 1140 © Photos Pierre Raffanel) (Tuyaux provenant du grand orgue de Notre-Dame de Paris - XVIIe et XIXe siècle - installation d'Olivier Chevron, facteur d'orgues et le tableau "Saint Charles Borromée donnant la communion aux pestiférés" Carle Van Loo 1743 DRAC Île de France © Photos Pierre Raffanel)
- Musée Basque / Léon BONNAT, peintre il y a cent ans
Post de Pierre Raffanel - août 2022 pour la revue Post'Art 9 - La Société Artistique J’ai découvert avec ravissement le 7 juillet, veille de l’ouverture, l’exposition évènement consacrée à Léon Bonnat pour marquer le centenaire de sa mort et rendre hommage à cet artiste – peintre, graveur, collectionneur, professeur- qui légua à sa cité natale, Bayonne, une collection d’œuvres d’art parmi les plus estimées de France dont un ensemble conséquent d’œuvres de Bonnat lui-même. Le Ministère de la Culture a même "estampillé" cette manifestation qui dure six mois, du label exposition d’intérêt général. Sabine Cazenave, Directrice du Musée Basque et commissaire de cette exposition nous confie que " c’est la première fois qu’autant d’œuvres de Léon Bonnat sont réunies et que ce fût une gageure car les espaces de cette maison du début XVIIe – le Musée Basque - ne sont pas forcément adaptés à des œuvres de grands formats." Pas moins de 84 œuvres, issues des collections du Musée Bonnat-Helleu de la ville de Bayonne et d’autres prêtées par les Musée du Louvre, d’Orsay, du Petit Palais, du Château de Versailles…et de collections privées. L’exposition retrace chronologiquement la riche carrière de l’artiste, montrant l’évolution de son style, la diversité de ses influences et la pluralité de ses thématiques, des premiers succès de peintre d’histoire à ses oeuvres orientalistes, sa production paysagiste et ses grands décors. Mais surtout, ce qui l’a rendu célèbre et lui a ouvert les portes de l’Académie : ses portraits. Portraitiste de personnalités des Arts, des Sciences et de la Politique comme Louis Pasteur, Dominique Ingres, Léon Gambetta, Jules Ferry, Ernest Renan, Henri Germain, Emile Loubet, Aramand Fallières ou Adolphe Thiers… Son tableau le plus célèbre, nous le connaissons tous ! Nous l’avons observé sur les bancs d’école, dans un magazine et pourtant, souvent nous ignorons que cette œuvre est de Léon Bonnat : le portrait de Victor Hugo, d’ailleurs frontispice de l’affiche, peint seulement avec du blanc et un dégradé de brun. Cette attention portée sur le travail de la matière, de la lumière et un fond souvent sombre se retrouve sur nombre de ces œuvres. Cette exposition permet sans nul doute de réhabiliter cet artiste en montrant toute l’étendue et la multiplicité de son talent. Benjamin Couilleux, Directeur du Musée Bonnat-Helleu et commissaire de cette exposition nous dit : "Trop injustement et longtemps oublié, ce peintre mérite largement d’être reconnu ! Egalement bienfaiteur, il a énormément contribué au rayonnement culturel bayonnais." Né en 1933 à Bayonne, Léon Bonnat s’établira à Madrid avec son père et suivra de 1846 à 1853 sa première formation à l'atelier de Federico et José Madrazo à la Real Academia de Bella Artes de San Fernando. Revenu dans sa ville natale suite au décès de son père, il partira grâce à une bourse de la ville de Bayonne à Paris en 1854 pour parfaire son apprentissage dans l'atelier de Léon Cogniet à l'école des Beaux-Arts. Ces séjours permettront au jeune artiste de forger son style vigoureusement réaliste, nourri par la tradition de la peinture française comme espagnole. En témoigne ce premier Autoportrait (1855), une huile sur toile marouflée sur bois présentant un Léon Bonnat jeune, beau garçon, loin des standards de l'époque. Une oeuvre déjà résolument moderne et très "ressemblante". Presque à l'égale d'une photographie ! En 1857, au Prix de Rome, sa "Résurrection de Lazare" ne lui valut qu'un deuxième prix mais une aide financière de Bayonne lui permettra de séjourner trois années en Italie dans la ville aux sept collines. Le peintre gardera durant toute sa vie des liens très étroits avec sa ville natale. "C'est un homme qui tout au long de sa carrière, y compris au moment de sa plus grande gloire parisienne, n'a jamais oublié d'où il venait. Il revenait fréquemment à Bayonne mais aussi à Saint-Jean-de Luz." dixit le Maire de Bayonne, Jean René Etchegaray. Les décennies 1860-1870 verront l'artiste progressivement s'imposer sur la scène parisienne, il expose au Salon de grandes compositions religieuses frappantes par leur mélange de naturalisme et de théâtralité, tout en s'inscrivant dans la tradition des maîtres du passé par leurs inflexions renaissantes et baroques. Son tableau "Le Christ en croix", commande de l'Etat en 1874, à l'époque d'un impressionisme naissant, provoque un scandale par son "cruel réalisme" : cette oeuvre majeure marquera un tournant qui sera considéré comme naturaliste.Dans les années 1870, l’atelier de son hôtel particulier verra défiler hommes politiques les plus en vue, artistes, écrivains, actrices célèbres tels Victor Hugo, le cardinal Lavigerie, le duc d’Aumale, auxquels s’ajoutent la jet set américaine (Astor, Vanderbilt...), le cercle des familles israélites et moultes personnalités aisées à l’instar de « Madame Pasca » (1874). Devenu riche et célèbre, le peintre et maître acquiert une collection extraordinaire de chefs-d’œuvre composée d’esquisses de Rubens, de dessins de Léonard de Vinci, de Raphaël et de Michel Ange…et deviendra un collectionneur d’art français de haut rang. Nommé Grand-Croix de la Légion d’Honneur le 14 octobre 1900, Bonnat dirige les Musées nationaux jusqu’à sa mort. Nommé directeur de l’école des Beaux-Arts de Paris en 1905, ce grand admirateur de Diego Velasquez enseignera toute sa carrière à de nombreux élèves français et étrangers : citons Henri de Toulouse-Lautrec, Thomas Eakins ou Raoul Dufy…mais également à des jeunes talents originaires de Bayonne et du Pays Basque. Le rôle de Bonnat s’avèrera essentiel pour l’émergence, à la fin du XIXe , d’une véritable école picturale bayonnaise. La plupart des artistes s’illustreront à leurs débuts dans des sujets historiques et prendront toutefois une voix singulière, sans renier l’héritage du maître. Seule femme du groupe, Marie Garay sera très attachée à l’identité culturelle de sa région natale. À son décès en 1922 à Monchy-Saint-Éloi et sans descendance, Léon Bonnat se souviendra des aides octroyées naguère par sa ville natale et lui léguera sa collection exceptionnelle. Célèbre et célébré de son vivant, Léon Bonnat se verra injustement éclipsé par les courants modernes du début du XXe comme l’expressionnisme, le cubisme, le surréalisme. Pourtant, ses portraits devenus pour certains iconiques, son style complexe nourri par les maître anciens et sa fidélité à un naturalisme singulier en font l’un des maîtres les plus originaux de l’art français de la IIIe République. Légendes photos : ©Musée Basque - Photo Pierre Raffanel ©Léon Bonnat (1833–1922). Autoportrait. 1855, huile sur toile marouflée sur bois, Paris, Musée d’Orsay. ©Madame Pasca. 1874, huile sur toile, Paris, Musée d’Orsay. ©Pays Basque en 1898 - Léon Bonnat - Paris, Musée d'Orsay - dépôt Musée Basque et de l'histoire de Bayonne ©Photos Pierre Raffanel : Benjamin Couilleaux / Sabine Cazenave (vernissage) A voir : Le programme exhaustif de l’exposition : www.musee-basque.com A paraître : au mois d’août à la boutique du Musée Basque et de l’histoire de Bayonne Le catalogue de l’exposition « Léon Bonnat peintre (1833-1922) du Pays Basque à Victor Hugo », Ed. Faton, sous la direction de Sabine Cazenave et Benjamin Couilleaux à l’automne 2022 Le second volume du catalogue raisonné intitulé "Léon Bonnat - Au-delà des portraits" de Guy Saigne - Ed. Mare et Martin Arts, par bon de souscription.
- Interview de Coline FABRE, créatrice de vitraux contemporains
Pierre Raffanel : Comment vous définiriez-vous : maître verrier ? peintre ? Y a-t-il une terminologie féminine pour désigner votre profession ? Coline Fabre : Ah, alors là ! (sourire) C’est une question d’actualité, c’est vrai ! Je me définis comme une créatrice de vitraux. Le terme exact serait maître verrier ou verrier, mais maître verrier c’est aussi celui qui souffle…Or pour la réalisation d’un vitrail, j’utilise généralement du verre soufflé déjà coloré. Certains disent vitrailliste, je l’abhorre. Pourtant cela ne me choque pas si cela concerne la mosaïque de dire mosaïste ! Pour la féminisation de la terminologie, on aurait pu dire maîtresse verrière mais définitivement je préfère le terme «créatrice de vitraux ».Il y a aussi les verriers restaurateurs qui font de la conservation de vitraux. PR : Quelle a été votre formation ? Coline : Au départ, l’École des Métiers d’Art dans le XVe arrondissement de Paris, plus exactement l’ENSAAMA (École Nationale Supérieure des Arts Appliqués et des Métiers d’Art) où j’ai obtenu mon diplôme en 1980. J’ai ensuite travaillé dans divers ateliers durant les vacances d’été et les deux ans qui suivirent, années pendant lesquelles j’ai eu l’occasion de travailler chez Jean-Jacques Grüber. Cette rencontre fût primordiale puisqu’elle m’a permis de devenir l’assistante de sa fille Jeannette Weiss-Grüber, artiste spécialisée dans la création de vitraux contemporains autour de vitraux anciens. PR : Fréquenter la famille Grüber fut certainement riche d’enseignements ? Coline : Oui l’expérience fut formidable, Jeannette étant la petite-fille du célèbre Jacques Grüber – grande figure du vitrail Art nouveau (École de Nancy) – et son oncle étant le peintre expressionniste Francis Grüber, mort jeune, ami d’Yves Tanguy et de Pierre Tal Coat. Le père de Jeannette, Jean-Jacques Grüber aurait certainement été célèbre s’il avait été historien de l’Art du Vitrail mais il a dû reprendre l’atelier à la mort de son père Jacques ! PR : Peut-on parler de dynastie dans l’Art du Vitrail ? Coline : Oui, la famille Gruber faisait partie d’une « dynastie » créée en 1900 par Jacques Gruber. La plus ancienne de ces dynasties est l’atelier Simon-Marq à Reims, cela remonte au XVIIe siècle. À ce jour une des seules qui subsiste est l’atelier Duchemin dans le XIVe arrondissement de Paris., repris par leurs filles Marie et Charlotte . PR : Existe-t-il des courants, des écoles en région ? Coline : Il y a eu des courants, qui toujours étaient en rapport avec l’évolution de la peinture et des autres arts visuels. Comme par exemple l’école de Nancy. PR : Combien de temps êtes-vous restée dans l’atelier de Jeannette Weiss-Grüber ? Coline : Mon expérience avec Jeannette a duré dix ans puis elle a fermé son atelier et nul n’a repris dans sa famille. PR : Aurait-elle pu vous transmettre son atelier ? Coline : Non, parce qu’entretemps, les Monuments Historiques m’avaient confié mon premier ouvrage dans le cadre des chantiers d’été de l’association « Le Club Marpen » à Tusson. À partir de 1985, chaque année, je m’éclipsais de son atelier pendant trois ou quatre mois pour réaliser la création des quinze baies de l’église abbatiale de Marcillac-Lanville, un édifice majeur des Charentes. J’avais établi mon atelier dans l’église même pour m’imprégner le plus possible de l’atmosphère du lieu, je peignais les vitraux dans les fenêtres et pouvais observer le jeu changeant de la lumière au gré des heures. En 1990 j’ai acheté mon atelier à Tusson, près de Ruffec et d’Angoulême et m’y suis installée. J’intervenais régulièrement comme professionnelle et encadrais des stagiaires sur les chantiers d’été organisés par le « réseau Rempart ». PR : Qu’est-ce que le réseau Rempart ? Coline : C’est une union d’associations œuvrant pour la sauvegarde du patrimoine et qui a pour objectif principal de conduire des actions de réhabilitation et de mettre en valeur des patrimoines architecturaux, archéologiques... Leur devise « Restaurer les édifices en restaurant les humains ». PR : Votre apprentissage est-il venu d’une vocation ? Coline : Enfant, juste une envie de dessiner, souvent recroquevillée sur mon cahier. Quelquefois à l’école on me disait « Va finir ton heure en salle de dessin ! ». Plus tard, à l’École des Métiers d’Art, je m’imaginais faisant de l’illustration pour enfants, de la publicité… PR : Du figuratif. Pourtant vos choix se sont portés vers l’abstraction ? Coline : L’idée a commencé à germer…à Grimaud lors de vacances familiales dans les années 70… j’ai fait la rencontre d’un ami de la famille qui créait des bijoux en verre tout à fait extraordinaires. « Un jour - la seule fois dans sa vie - il a réalisé les vitraux d’une église en utilisant du gemmail : il mettait du verre concassé dans la résine, ça avait une allure sympathique et assez contemporaine ». Et je me suis dit : « Tiens, le vitrail contemporain ça existe ! ». PR : La lumière tient un rôle important dans vos œuvres ? Coline : Oui, primordial. Au travers des vitraux il faut tendre vers une résultante blanche à l’aide d’un équilibre de couleurs. Les reflets peuvent être colorés mais je ne veux pas qu’on ait la sensation d’être dans un aquarium avec des visages à l’aspect bleuté. Les vitraux anciens très colorés de la cathédrale de Chartres en sont un bel exemple ! A contrario, si on regarde des vitraux du XIXe siècle, la lumière résultante est souvent jaunâtre, pisseuse ! PR : Je vais être un tantinet provocateur… pourquoi la blancheur serait-elle plus opérante ? Coline : Ah ! Effectivement pourquoi ça serait mieux ? Cette lumière blanche me permet de ne pas dénaturer l’édifice lui-même. PR : Si je reprends vos propos dans l’article « Imaginaire et Inconscient », extraits de la revue l’Esprit du temps, l’idée serait que « le vitrail est un voile tendu entre deux blocs de pierre massifs qui ont toujours été là ». Ce qui signifierait que le vitrail sous-tendrait une structure existante, servirait de lien au patrimoine et que cette lumière blanche diffusée par le vitrail serait plus opportune à révéler et magnifier le lieu ? Coline : Tout à fait…et d’ailleurs j’ai fait beaucoup de vitraux jaunes et blancs, j’ai recommencé de multiples fois ma première fenêtre et me suis aperçue que les tons ocres et jaunes s’associaient magnifiquement à des fresques anciennes. PR : Effectivement dans l’église de Chavenat ou celle d’Artiguevieille, vous avez réalisé des vitraux dans les tons jaunes assez lumineux et blancs… Coline : J’ai mis longtemps à comprendre qu’il faut plus de verre blanc que de verre jaune. Mes premiers vitraux, je les ai réalisés à l’ancienne, c’est à dire que le blanc-blanc n’existait pas, le blanc c’était toujours du verdâtre. J’ai voulu créer des parallèles, des équivalents avec mes créations contemporaines. J’ai longtemps cherché et recommencé mes ouvrages ! PR : Justement, cette recherche de la résultante de blanc, l’avez-vous obtenue uniquement de manière empirique ou revêt-elle des aspects purement techniques et mathématiques ? Coline : En fait c’est mathématique et pourtant je ne m’explique pas pourquoi à la Chapelle du Rosaire de Saint Paul de Vence (vitraux d’Henri Matisse et de son maître-verrier attitré Paul Bony), il n’y a pas une once de blanc, pourtant la résultante est blanche à partir de verres jaunes, bleus, verts. PR : Votre processus d’inspiration ? Est-il une vision fulgurante ou une émanation du vide ? Coline : Après avoir chassé toutes les idées parasites, mon processus de création naît du vide pourtant rempli de l’édifice qui lui, est bel et bien présent. D’ailleurs à Milly-la-Forêt il y a une chapelle peinte par Jean Cocteau où se trouve un petit écriteau avec cette pensée qui semble évidente au premier abord : « A Milly-la-Forêt, j’ai trouvé un cadre ». Effectivement, « le lieu existe, tu n’as pas à le choisir, le format de tes peintures est là ! ». PR : Vous avez besoin d’une immersion totale du lieu, mais la vision émanant de l’édifice n’est-elle pas trop prégnante ? N’êtes-vous pas happée par l’endroit ? Coline : Non, je ne me laisse pas happer, ça serait beau si c’était ça ! Au début, sur mes premières créations, c’était un peu compliqué, je procédais de manière empirique. Puis, au fur et à mesure de la trentaine de chantiers que j’ai pu réaliser, une vision jaillit, s’impose et en même temps il se passe souvent un laps de temps assez long où il ne se passe rien. Heureusement les dates butoirs entre les appels d’offres et le démarrage des réalisations permettent de laisser mûrir l’inspiration. PR : La plupart de vos créations de vitraux sont situées dans des églises et chapelles romanes, principalement en Charente et en Bourgogne ? Coline : Il y a beaucoup d’églises romanes en Charente et c’est la raison pour laquelle je m’y suis installée. J’adore cette architecture qui m’autorise à être « bien contemporaine» en étant moins connotée que le style gothique. De plus elles ont pour moi une dimension plus abordable qui me permet de rentrer dans un univers et de vraiment développer une écriture personnelle en résonance avec l’architecture du lieu. Ma préoccupation première est d’intégrer des vitraux contemporains dans ces monuments historiques… PR : Faut-il être croyante pour réaliser des œuvres dans des lieux de culte ? Coline : Oui j’adorerais être croyante mais je ne le suis toujours pas ! Un jour un évêque m’a dit lors d’une inauguration dans une petite église : « Vous devez avoir une foi très profonde pour faire d’aussi beaux vitraux ! ». Ma réponse fut : « Écoutez, je ne suis pas pratiquante mais je suis contente que mes vitraux soient praticables ! » J’aime ces lieux qui sont propices à la contemplation et à la méditation. « Je dirais que je me sens, à travers ces édifices, dépositaire, non de la croyance des anciens, mais de ce que celle-ci a éveillé en eux : le désir de créer. Cette quête de chaque jour. » PR : Peut-on dire qu’il y a de la spiritualité dans vos œuvres ? Coline : Je pense qu’à partir du moment où je suis dans une architecture sacrée, je vais aller dans le sens de l’édifice et me couler dans l’atmosphère qu’il dégage. Je vais être réceptive à son caractère unique et mes créations vont s’imprégner de la spiritualité du lieu. PR : Pourquoi votre choix de l’abstraction au lieu d’une figuration que vous nommez « réalisme illusionniste qu’a laissé le XIXe siècle » ? Coline : L’abstraction est plus évocatrice et les vitraux peuvent s’épanouir pleinement, dans la simplicité que nécessite une église romane. Ce qui m’embête c’est quand, dans une fenêtre, à partir du moment où « ce voile tendu entre deux blocs » te propose une espèce de volume, une perspective, des choses derrière : ce n’est plus du tout « un voile tendu ». C’est là que se dégage un faux volume, une chose qui n’existe pas et qui fait semblant d’exister; et cela ne me plaît pas du tout ! PR : Avez-vous eu des collaborations avec d’autres artistes ? Coline : Non, car mon statut d’artiste (Maison des artistes) ne me permet pas de réaliser de vitraux d’un autre artiste, il faudrait que je sois artisan et que je prenne des assurances spécifiques… « J’œuvre seule » et je suis toujours celle qui intervient en dernier sur les chantiers après les couvreurs, les maçons… PR : Avez-vous d’autres projets ? Coline : Oui j’ai eu la chance qu’on me propose de créer un ensemble de mobilier liturgique... Post de Pierre RAFFANEL Extrait de la revue Post Art 6 - juillet 2021 - La Société Artistique "Pictograf" Vitrail de Coline FABRE Couverture originale de la revue POST'ART n°6
- Expo : En avant la musique ! Ce langage universel facteur de lien social.
Du 17 novembre au 21 mai 2023, le Musée en Herbe et les producteurs du Syndicat national de l’édition phonographique se mettent au diapason pour célébrer 150 ans de musique enregistrée : un voyage initiatique et interactif au cœur de la musique enregistrée, son évolution, ses acteurs et sa place dans notre société. Dans cette exposition, art et musique se côtoient : pochettes de vinyles réalisées par des artistes (Keith Haring, Salvador Dalí, Invader, Joan Miró, Pablo Picasso ou Victor Vasarely, etc.), sculpture des Daft Punk de Xavier Veilhan, œuvre musicale de Jean Pierre Müller ou encore les « Mistape » de Djeff. En compagnie d’inventeurs visionnaires qui conçoivent d’étranges machines nous faisant rêver et au milieu des cylindres et des phonographes, les visiteurs découvrent les tout premiers enregistrements, comme la voix de Gustave Eiffel lors de l’Exposition Universelle de 1889, et les premiers tourne-disques. Le royaume du disque et de la musique nomade. Le XXème siècle est celui de l’industrialisation de la musique enregistrée qui s’installe dans l’espace domestique et se nomadise : apparition du disque sous toutes ses formes, puis de la cassette et du CD. À travers la reconstitution de plusieurs scénettes, les visiteurs s’immergent dans l’univers du disque des années 20 aux années 80 et retrouvent de nombreuses pochettes emblématiques Un studio d’enregistrement reconstitué par des experts passionnés avec une table de mixage que l’on peut manipuler. Des vidéos d’artistes en séances d’enregistrement permettent de s’immerger dans les coulisses de la création musicale. De nombreuses manipulations autour du son et de la musique permettent au public de jouer avec leur voix et de « sampler », pour mieux appréhender l’innovation dans l’écoute et la production de musique. Post et photos de Pierre Raffanel (visite en avant-première le 16 novembre 2022)











