Pierre RAFFANEL
In situ avec le peintre Roger PENDARIÈS
Dernière mise à jour : 5 avr.

Atmosphère d’atelier du peintre Roger Pendariès à Saint-Jean, près de Toulouse.
Ce n’est pas sans un pincement au cœur que je me retrouve en ma terre natale à la rencontre de Roger Pendariès, authentique toulousain et peintre de la « couleur et du chant de la vie ».
Son atelier se situe à l’écart de sa maison dans une vaste pelouse bordée de chênes et de parterres de fleurs.
Ses débuts : son père qui pratique l’art en amateur l’encourage…à l’école il aime dessiner et se passionne également pour le sport, surtout la bicyclette. C’est le rugby qui lui permettra de rester à Toulouse après son service militaire, et une hernie discale qui stoppera net toute pratique sportive.
En 1943, à 14 ans, après son certificat d’études il entre dans l’administration postale comme télégraphiste et se met à faire des croquis, des portraits à la gouache recopiant des cartes postales ! Ensuite c’est au « bureau-gare » où il travaille, dans les années 52-53 qu’il rencontre René Bonnefont qui lui transmet l’envie de peindre, lui permettra de connaître la Société Artistique et son responsable Edmond Sahuguède. Plus tard les encouragements répétés de Gaston Penavayre et un esprit d’émulation avec les peintres Joseph Mistou, Darcourt, Nougaillon !
Son apprentissage : en autodidacte, par une pratique sans relâche, au jour le jour, en se confrontant ave le milieu artistique local et en puisant l’inspiration dans les paysages des Pyrénées Orientales, de l’Aude…
Il participe dès 1960 à de nombreux salons régionaux. En 1972, première exposition personnelle avant d’étendre sa participation à d’autres galeries et salons en France et à l’étranger. Il obtient de nombreux prix pour ses huiles et ses pastels. Des encouragements des PTT par des commandes importantes, de grandes fresques pour les Chèques Postaux de Toulouse et les Télécoms d’Albi. En 1980 il réalise avec René Bonnefont la décoration de l’Office National des Annuaires à Bordeaux. En 1986 et 2005 il est invité d’honneur au Salon National de la Société Artistique au Musée de la Poste à Paris.
Sa technique : au début du figuratif, puis petit à petit il élargit sa toile, « ce qui l’intéresse ce sont la couleur et l’atmosphère ». Il travaille à la truelle (« arrangée par ses soins pour qu’elle soit assez souple »), pose sa couleur en à-plat de manière fine tandis que des monticules de peinture à l’huile séchée, s’amoncellent sur sa palette, se sert de « petits cernes pour faire monter la touche ». Ensuite il faut de la patience, attendre que ça sèche, mettre 3 ou 4 épaisseurs de peinture « sinon ça craquelle, du coup, une toile commencée à l’automne il l’a finie au printemps ». Souvent il peint en amont un pastel pour élaborer sa composition…Cette technique personnelle, ce travail de patience, cette recherche amoureuse de la couleur (du levant sur l’étang de Thau ou des couleurs du désert) traduisent au plus juste sa vision. « Pour lui le sujet importe peu, seule la couleur est là pour apporter l’émotion ressentie devant le paysage, mais du combat on ne garde que la victoire, victoire de la ligne, de la couleur, victoire de la création et du temps, la toile s’élabore aussi lorsqu’elle attend juste le moment où elle sera Camargue, Andalousie, Tunisie, Sibérie, nuit ou jour. Elle sera émotion, elle sera vie pure et palpitante ou centre même de la couleur, au spectateur de ralentir le pas et de s’en imprégner. »
Post de Pierre Raffanel
Extrait de la revue Post'Art 8 - mai 2022 - La Société Artistique


Eté en Lauraguais et Champ de coquelicots (huile) de Roger Pendariès